lundi 24 novembre 2008

LE DIAGNOSTIQUE, PARTIE 1

C‘était en avril 2006, ma vessie a commencé à déconner, j’allais pisser toutes les 20 min. Je savais que je n’avais pas d’infection urinaire pour en avoir fait une à 17 ans. J’ai ignoré ce problème, volontairement.

Je travaillais plus de 10 heures par jour et je ne prenais pas le temps de m’écouter. Problème très fâcheux toutefois, j’ai pris le temps d’allé sur internet me documenter sur ce soucis plus que bizarre, handicapant ! Une tonne de possibilité, maladies, disfonctionnements en tout genre ; l’une d’elle m’a fait froid dans le dos : sclérose en plaque !

La mère d’une amie souffrait de cette maladie et je trouvais cela très cruel. La sep me terrorisait. Bref, j’y pense plus et continue ma petite vie. Deux semaines plus tard, je me lève un matin avec la sensation désagréable d’avoir dormi toute la nuit sur ma main droite !

Bref, j’y pense pas, sauf que ma main restait engourdie et de plus en plus chaque jour. Fidèle a moi-même, je surf sur doctissimo et sites en tout genre et re belote !

Parmi les canal carpien et autre pathologie, je tombe sur sclérose en plaque ! J’en croyais pas mes yeux ! A ce moment là, j’ai su !

J’ai pianoté et pianoté, tous les sites médicaux inimaginables dans l’espoir de trouver une explication au fait que mon corps se mettait a dérailler, moi qui n’était jamais malade, moi qui réussissait toujours tout ce que j’entreprenais sans jamais laisser le moindre obstacle se mettre entre ma route . Je voulais me tromper………… mais je savais ! Bref, j’y pense pas, si je fais l’air de rien, si je continue ma petite vie à mon rytme habituel, il n’y aura rien. J’en suis certaine, je le sais, elle me laissera tranquille.

Deux semaines plus tard, je pouvais à peine écrire et mes vendeurs savaient que quelque chose clochait, j’ai fini par leur dire. A eux mais a personne d’autre. Après tout, c’est avec eux que je passais le plus clair de mon temps. Youssef travaillait la nuit et on ne se voyait que le week end, il ne me voyait jamais écrire et s’était très bien.

Au magasin, Marie et Thomas écrivaient pour moi. Puis j’ai commencé à perdre l’équilibre de temps en temps. « C’est rien, la chef, elle est bourrée » ! Ces traits d’humour me sauvaient la mise quand je bousculais un client au détour d’un vertige !

Début mai, je bois un verre avec mon ami sabri à la terrasse d’un bar, un jeudi soir je crois. Je dois remplir un chèque, je n’ai pas ma carte bleue et j’ai tout le mal du monde à griffonner quelque chose d’illisible. Je lui raconte, je lui dis que je crois que j’ai une sclérose en plaque. Il me répond qu’il est peut être temps de consulter. Oui oui, j’irais ………………… Et on continue à se saouler, comme a notre habitude. Sabri, mon pote de chouille.

Youssef ne voit rien, je fume de la main gauche, je ne me sers presque plus de la main droite, il ne voit pas. Je n’arrête pas d’aller pisser. Après tout, si je ne dis rien, il ne se passera rien.

Quinze jours plus tard, on se retrouve à la terrasse de ce même bar pour fêter l’anniversaire d’un pote. On est une bonne vingtaine, j’arrive en dernier, travail oblige, mes plus hauts talons aux pieds, Youssef les aiment tellement, mon nouveau jean, je maigrie à vu d’œil.

Je fais le tour de l’assemblé pour dire bonjour et je pers déjà l’équilibre. En fin de soirée, Youssef me portera jusqu’à la voiture. Je ne peux plus marcher, en tout cas pas avec ces chaussures. Il m’enguelera d’avoir trop bu. J’ai trop bu, c’est notre habitude mais ce soir là, c’était pas ca mon problème. Je craque et lui raconte tout. Je lui dis que mon corps déconne que je sais que j’ai une sclérose en plaque, cette maladie qui m’a toujours terrorisé.

On rentre et il pianote sur son clavier à la recherche d’un site médical pendant que je tombe dans la douche. Je suis à bout de nerf. En me relevant, il dit que je suis surement diabétique, les symptômes collent. Ok, ca doit être ca alors ! Après tout, il a toujours raison, il DOIT avoir raison.

Le lendemain, un dimanche, on se présente aux urgences. Ils nous renvoient chez mon médecin traitant. Ba ouais, mais j’en ai pas. J’irais le lundi chez le toubib d’une amie en disant « je crois que je suis diabétique ». Au fond de moi, je n’en crois rien…………….. Je n’en parlerais pas au médecin qui finira, à bout d’analyses négatives, par m’envoyer chez un neurologue, quinze jours plus tard.

On y est ! Je ne peux plus nier. De toute façon, je l’ai dit ! Si je m’étais tue, je ne serais pas là. J’appelle le neuro, le Dr Billy de la part du toubib et il me prend en urgence, deux jours plus tard.

A la fin de ce qui était la première d’une longue liste de consultation, il me prescrit 2 IRM. Une du cerveau, une de la moelle épinière.

Je lui demande avant de partir, ce qu’il pense de la sclérose en plaque. Il me répondra : « j’y pense depuis vingt minutes ». Je n’oublierais jamais cette phrase. Ca fait tellement longtemps que je le sais. Maintenant, je peux plus faire marche arrière.

Une IRM fin juin, celle du cerveau. Je mets ma tête dans ce qui ressemble, au bruit, a un réacteur d’avion, on me pique, bien. Youssef me rejoint pour le compte rendu du radioéléctrologue.L’IRM ne révélera rien, a part un cerveau humorise le gars. Youssef est content. Sa philosophie : « tant qu’on ne trouve pas, t’as rien »

Ba oui mais je ne peux plus me servir de ma main droite et je me pisse dessus, alors j’ai forcément quelque chose. J’essais de le préparer, il nie encore plus violemment que moi. Il va tomber de beaucoup trop haut.

Deuxième IRM début juillet, à nouveau le réacteur d’avion, sauf que cette fois ci je réclame des bouchons pour mes oreilles. On me pique, toujours bien et trois quart d’heure plus tard je sors du réacteur, après l’avoir interrompu pour aller aux toilettes. J’ai encore failli me pisser dessus.

Youssef me rejoint pour le compte rendu et le gars fait moins le malin. Il s’adosse contre le mur et dit : « y’à des choses ». Je lui demande si c’est des plaques mais il répond qu’il ne sait pas, qu’il fera un compte rendu complet à mon neurologue. En sortant il me lance : « bon courage » ! Ca veut tout dire. On rejoint la voiture et c’est la première fois que je vois Youssef si mal ! Il vient de tomber………….. De très haut !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ben dis donc, ma pauvre! Ce fut sacrément mouvementé! Tu étaus en déni total bien que sachant intuitivement que c'était la SEP! Et tu t'es auto-diagnostiquée! En plus (j'enfonce le clou lol) tu picolais, après on s'étonne qu'on passe pour des trous! ;) N'empêche, ça a dû être dur de passer de "bête de soirées" super bosseuse à SEPienne! BIZ de 2009! J'ai plein de choses à rattrazper chez toi en lecture!